Le monotropisme est un concept théorique fondamental pour comprendre l’autisme. Il décrit une façon particulière d’allouer l’attention et les ressources cognitives, significativement différente de celle observée chez les personnes neurotypiques.
Qu’est-ce que le monotropisme ?
Le monotropisme désigne une tendance à concentrer intensément son attention sur un nombre limité de centres d’intérêt à la fois, voire un seul. C’est comme si votre attention était un projecteur très puissant mais étroit, plutôt qu’une lumière ambiante éclairant plusieurs éléments simultanément.

Le monotropisme désigne une tendance à concentrer intensément son attention sur un nombre limité de centres d’intérêt à la fois, voire un seul. C’est comme si votre attention était un projecteur très puissant mais étroit, plutôt qu’une lumière ambiante éclairant plusieurs éléments simultanément.
Relation avec l’autisme
Le monotropisme est considéré par de nombreux chercheurs et personnes autistes comme une caractéristique centrale de l’autisme. Cette théorie, développée notamment par Dinah Murray, Mike Lesser et Wenn Lawson, explique plusieurs aspects de l’expérience autistique :
- Intérêts spécifiques intenses : l’attention concentrée permet une immersion profonde dans des domaines d’intérêt
- Difficultés avec le multitâche : les transitions d’attention sont plus coûteuses cognitivement
- Perception sensorielle atypique : hyperfocalisation sur certains stimuli sensoriels
- Difficultés sociales : les interactions demandent de diviser l’attention entre plusieurs canaux (verbal, non-verbal, contexte)
Différences avec le profil neurotypique
Profil neurotypique (polytrope)
- Attention divisée entre plusieurs canaux simultanément
- Transitions rapides et fluides entre différents foyers d’attention
- Traitement parallèle de l’information
- Attention « ambiante » sur l’environnement social et physique
- Capacité à maintenir une conscience périphérique de multiples éléments
Profil autistique (monotrope)
- Attention fortement concentrée sur un canal à la fois
- Transitions d’attention plus difficiles et coûteuses en énergie
- Traitement séquentiel des informations
- Immersion profonde dans l’objet d’attention
- Tendance à « oublier » les éléments hors du focus attentionnel
Ces différences expliquent pourquoi les personnes autistes peuvent montrer une concentration exceptionnelle dans leurs domaines d’intérêt tout en étant facilement submergées dans des environnements riches en stimuli ou des situations demandant une attention divisée.
Le monotropisme n’est pas une déficience mais une différence cognitive fondamentale qui façonne l’expérience du monde. Cette compréhension aide à mieux concevoir des environnements et des approches qui respectent cette différence neurologique plutôt que d’essayer de forcer les personnes autistes à adopter un style d’attention polytrope.